« Je n’achète plus bio, je préfère acheter à mes voisins dont je connais les pratiques agricoles ».

Je me souviens très bien de la première fois où j'ai entendu ce discours. C’était dans un petit restaurant d’Ardèche pendant l’été 2018. J'avoue que ce jour-là, je ne comprenais pas ce discours. Si c’est local mais plein de pesticides, quel est l'intérêt ?

Depuis, local ou bio, la question se pose de plus en plus fréquemment.

Avec les personnes qui cherchent à manger sainement, elle permet de tailler une bavette assez longtemps.

Curieux hasard, cette semaine, deux reportages donnaient du grain à moudre à ce débat.

En regardant le documentaire sur Arte, Bio en crise de foi, j’ai eu la nausée. Logique avec un tel titre. En résumé : des pratiques écologiques qui ne respectent pas les être humains, ni les animaux, ni les saisons et assez peu l’environnement. Bref un label devenu un outil commercial. La quête déraisonnbale est-elle une machine à récupérer les concepts vertueux ? Vous avez deux heures !

Heureusement, bouffée d’oxygène à la fin : une nouvelle perspective portée par un paysan qui préfère revenir à la « source ». Il a rejoint l’association Nature et Progrès. Fondée en 1964 elle regroupe des producteurs, des artisans et des consommateurs. Elle n’a pas pour objet de fixer des règles à la production agricole (sur les pesticides et autres intrants) mais de garantir une relation horizontale et directe entre les producteurs et les consommateurs.

Ouf ! car un instant je ne savais plus à quelle vache me vouer ! En effet, cette semaine France Télévision a proposé de son côté un reportage sur les agriculteurs malades des pesticides qu’ils épandent dans leurs champs. Comment rester insensible face à ces femmes, ces hommes qui culpabilisent de s’être auto empoisonnés ? Et si ces paysans sont empoisonnés, comment espérer que les aliments qu’ils produisent sont sains ? Arte sur ce point donnait la réponse, études à l’appui : ils ne le sont pas, sains !

Bref d’un côté un label qui brasse le l’air, de l’autre des produits qui polluent le vivant. Le match aurait pu être nul.

Heureusement ce petit producteur qui fait bio ET local semble nous donner une réponse.

▶️ Le chiffre de la semaine

▶️ C’est de saison !

🔷 La pomme

Ah la pomme, fruit bardé de toutes les vertus sanitaires mais chargé du symbole du péché originel !

Elle a un bon goût, avec les nuances de nombreuses variétés. Il en existe environ 75000 cultivars. Mais, on ne trouve dans la grande distribution, qu’une poignée de variétés. On peut se tourner vers l’association des Croqueurs de pommes pour se procurer des pommes, ou des cultivars de pommes, adaptés à chaque terroir.

La pomme est bonne pour la santé. Elle contient beaucoup d'anti-oxydants qui ont un effet protecteur sur la santé. La pomme, peu importe la variété, est très riche en vitamine C, mais aussi en flavonoïdes et en polyphénols.

Le dicton ne dit-il pas : “Une pomme par jour éloigne le médecin “ ? Ce à quoi Winston Churchill ajoutait : “ À condition de savoir viser “ !

La pomme peut se manger crue ou cuite, en dessert ou en accompagnement de mets salés (boudin blanc ou noir, chou rouge, gibier…), en compote, en tarte, en gâteau, en gelée, en confiture, en pâte de fruit, en sorbet (très utile pour le Trou normand).

❇️ Voir la recette de la Tarte normande aux pommes

▶️ En bref

✌🏻 Le saindoux, issu de divers morceaux de porc (la panne, la couenne ou le lard gras, que l'on fait fondre), s'est hissé dans le top 10 des aliments les plus bénéfiques pour la santé.

🐠 Unique en France, l'Institut des arts culinaires marins, grande école de cuisine de la mer, va ouvrir à Cherbourg, dans la Manche.

🎃 C’est la pleine saison des courges. En voilà différentes variétés à tester dans vos recettes, et à cultiver dans votre jardin.

😱 Les aliments ultra-transformés, généralement riches en sel, en sucre et en mauvaises graisses, bon marchés et omniprésents, augmentent le risque d'anxiété, de dépression et de déclin cognitif.

👎 Selon un rapport de l’Assemblée nationale publié cette semaine, l’insécurité alimentaire "modérée" concernerait 2,8 milliards de personnes, soit un quart de l'humanité. La sous-alimentation a progressé de nouveau dans le monde depuis 2017.

▶️ Anti-gaspi

🔷 Ne gaspillez plus les légumes

Selon la fondation Good Planet, dans le monde, un tiers des aliments produits finissent à la poubelle plutôt que dans notre assiette. En France, le gaspillage alimentaire représente 30 kilos par an et par habitant, dont 7 kilos de nourriture encore emballée.
Parmi les aliments les plus gaspillés, nous retrouvons les légumes (31%), les boissons (24%) et les fruits (19%).

Alors, sauvons les épluchures.

▶️ Produire sain

🔷 L’agroforesterie, ça marche ?

Les changements de vie mènent à tout… En 2001, Anne-Catherine, institutrice, et Nicolas, directeur de grand magasin, décident de devenir agriculteurs. Après une période de formation, ils créent l’atypique Ferme en coton dans le Gers.

La ferme développe deux activités en lien avec leur démarche écologique : la médiation animale et l’agroforesterie. Accompagné par l'association Arbre & Paysage, Nicolas s’appuie sur cette technique pour élever volailles, cochons et autres animaux. C’est un bonheur de voir ses poulets en plein champ sous les arbres (on en mangerait, parole de végétarien !). La vente directe hebdomadaire est un vrai succès.

Mais qu’est-ce que l’agroforesterie ?

C’est une pratique agricole qui associe culture d’arbres et productions agricoles ou élevage sur une même parcelle. Les interactions positives entre les arbres, les cultures, et/ou les animaux améliorent les rendements, restaurent les sols, et renforcent la résilience écologique des exploitations.

L’agroforesterie se pratique de différentes manières : les haies bocagères, les alignements d’arbres dans les champs, ou l’intégration de vergers dans les pâturages.

L’agroforesterie présente de nombreux avantages :

• climatique : les arbres stockent du carbone, contribuant à atténuer les effets du changement climatique

• économique : les paysans peuvent diversifier leurs revenus grâce à des produits issus des arbres (fruits, bois, résine).

Vingt après la création, Nicolas a planté plus de 10 000 arbres sur les 65 hectares de la ferme. Sept personnes vivent avec un salaire dans ce havre de biodiversité.

Aux arbres citoyens !

❇️ Voir l’infographie Les bénéfices de l'agroforesterie

▶️ Quel scandale !

L’ONG France Nature environnement a déposé plainte contre le géant américain pour avoir communiqué largement sur ses ambitions écologiques qui se révèlent être mensongères.

Selon l’association France Nature Environnement, « Coca-Cola avait axé sa communication avant les Jeux olympiques autour d'une réduction des emballages [...] mais sans indiquer que les boissons proviendraient de bouteilles en plastique ».

▶️ Une vidéo à regarder

Réalisez chez vous l’omelette soufflée de la Mère Poulard, du Mont Saint-Michel. Son secret ? Ci-dessous.

▶️ Une personne à suivre

Emeline Aubry est une néo-rurale convertie tardivement à la charcuterie. À force de travail, et de goût pour la qualité, elle est arrivée, en 2023, à la troisième place Championnat du monde des pâtés en croûtes.

Elle fabrique des pâtés en croûte à base de viande de cochon de Bayeux élevé au pré, de volaille de plein air, et autres ingrédients locaux, et sans additifs alimentaires.

C’est fini pour cette semaine. Si vous avez aimé cette édition, merci de liker et de laisser un commentaire pour nous aider à améliorer cette newsletter, la vôtre.

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