Faites rêver vos invités !

Quand vous invitez des amis ou des proches à un repas, le récit de la préparation de vos plats entretient la convivialité et les met en appétit.

Manger bon et sain
5 min ⋅ 21/01/2025

Ma chérie, ton chili est très bon, mais la prochaine fois que nous invitons tes parents, on ne leur dit pas que c’est une version végétarienne.
- Pourquoi ?
- Tu n’as pas vu leurs têtes quand tu leur as dit “nous sommes trop contents de vous avoir préparé tout un repas végétarien”. C’est comme s’ils avaient entendu “t’as rien” (dans ton assiette). Je suis sûr que ça a changé leur façon d’apprécier ton plat. On fait le test. On ne dit rien avant et on voit.
- Ok on essaye.

Vous avez deviné la suite ?

Lors de l’invitation suivante, nous préparons des lasagnes végétariennes, les lentilles et le tofu remplaçant la viande. Comme convenu, nous ne le précisons pas.

C’était super bon, je peux en reprendre ?” lance le père de mon épouse. Suivi par sa mère “Ah oui tu me donneras ta recette car en plus c’est super léger”. On pourra noter au passage le stéréotype de genre mais ne digressons pas 😊

Il ne s’agit pas de mentir, pas même par omission, c’est péché 😊, mais le repas est aussi une question de récit, de représentation. “Pour être bon à manger un aliment doit être bon à penser” résumait l’anthropologue Claude Lévi-Strauss.

Le bon produit ne fait pas forcément le bon plat qui ne fait pas automatiquement la bonne alimentation. Manger c’est aussi une manifestation culturelle, une occasion de lien.

Quand vous invitez des convives à un repas, il s’agit de les embarquer, dans un récit qui donne envie. “Ce butternut, je l’ai acheté à Damien, un petit producteur, tout seul, avec un hectare, qui vend toute sa production au marché. C’est génial, il donne toujours des conseils de cuisson, des recettes. Je sais que ce qu’il vend est sain : il m’explique comment il cultive, comment il s’adapte en fonction des légumes”.

La dinde, je vais l’acheter à la ferme, je préfère. Au moins je sais que 100 % du prix va dans sa poche. Et c’est vrai qu’ils ont l’air heureux, les enfants, de nous servir les dindes.”

Donnez à voir les choses telles qu’elles sont. Il est des restaurants qui proposent des plats très simples mais excellents. C’est pareil pour les histoires. Racontez simplement ce que vous cuisinez.

Pour résumer, faites saliver vos convives !


▶️ Le chiffre de la semaine

C’est pourtant simple : elles poussent sur les chipiers ! 😂


▶️ C’est de saison !

🔷 Le poireau

Surnommé le “balai des intestins”, le poireau est riche en fibres, en vitamines A, C, et en minéraux comme le fer et le potassium. Il aide à la digestion, renforce le système immunitaire et peut même aider à réduire le cholestérol.

Comment le cuisiner ?

Le poireau est très polyvalent ! Le blanc, plus tendre, peut être mangé cru, finement émincé dans des salades. Quant au vert, il fait merveille dans les soupes ou même cru, dans des condiments à la japonaise.

On le mange aussi cuit dans des quiches, des gratins, des soupes ou simplement sauté. Sa saveur douce se marie bien avec des herbes fraîches et du fromage.

❇️ Voir la recette du Velouté de poireau et pommes de terre


▶️ En bref

🥖 La filière de la boulangerie se tourne vers des farines plus vertueuses et diversifiées, comme les filières locales, vers des recettes santé (moins de sel et moins de sucre, farines de légumineuses…).

😱 Ah ben bravo ! Au Japon, les populations âgées gaspillent la nourriture deux fois plus que les jeunes.

🍳 Et si on commençait par apprendre à cuisiner pour bien manger ? Il faudrait miser sur l’éducation pour en finir avec “les générations d’analphabètes des casseroles”.

📈 Dans son dernier livre, le célèbre Dr Michel Cymes évoque une mauvaise habitude alimentaire : "Trois Français sur cinq ne consomment jamais de produits complets" explique-t-il.

🍎 La start-up Pimpup a levé des fonds pour devenir le e-supermarché des légumes moches.


▶️ Anti-gaspi

🔷 Cinq recettes à base d’aliments que vous jetez habituellement

Quand les chefs cuisinent, ils ont l’habitude de recycler les épluchures de légumes, les arrêtes de poissons ou les os de viande. Rien ne se perd ! Pour préparer des bouillons par exemple, plus sains et plus goûteux que les cubes tout prêts.

Le jeune chef Nabil Zemmouri va plus loin avec ces cinq recettes de restes du quotidien.

▶️ Produire sain

🔷 Les patates à la place des maths ?

Apprécier le goût des aliments et jardiner, c’est aussi une question d’éducation. Alors que de nombreuses écoles végétalisent leurs cours de récréation, certaines vont plus loin en installant des potagers dans l’enceinte scolaire.

Des petites mains, de la bonne volonté, un peu de terreau, et le kit de démarrage est prêt. Ça vient tranquillement”, explique Laure, enseignante en CM1. Avec ses collègues de l’école primaire Jean Zay à La Seyne-sur-Mer (Var), elle participe au programme École Jardinière lancé par le WWF en septembre 2023. Ce dispositif vise à généraliser la pratique du potager à l’école. Un an après, plus de 173 établissements se sont inscrit.

Laure souligne les nombreux bienfaits du projet : “Avec ce jardin, les enfants apprennent qu’ils peuvent manger sainement ce qu’ils produisent. On fait aussi des maths, de la biologie, et surtout, ils développent des compétences sociales comme la coopération.

Un constat partagé par Sylvain Wagnon, professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Montpellier et auteur de Jardiner à l’école pour s’ouvrir au monde. Selon lui, “le jardin à l'école représente bien plus qu'un simple espace. C’est une opportunité éducative qui sensibilise aux enjeux environnementaux et sociaux.

Pour accompagner cette dynamique, le WWF a mis en place une carte interactive. Ce service permet aux écoles, crèches, lycées et collectivités de trouver des partenaires locaux pour leurs jardins pédagogiques, pour des dons de matériel et de plants, ou pour un accompagnement technique.

Les projets varient selon les établissements : potagers en pleine terre, bacs sur les toits, ou serres pédagogiques. À l’école primaire, les enfants découvrent les gestes essentiels du jardinage : préparer le sol, planter, arroser et récolter.

Dans les collèges et lycées, ces jardins s’intègrent souvent à des projets pluridisciplinaires mêlant biologie, nutrition et économie circulaire. Ce réseau de jardins pédagogiques, initié par l’École Jardinière, incite les jeunes générations à adopter des pratiques durables et à prendre soin de la planète.

❇️ Découvrez les Écoles jardinières


▶️ Quel scandale !


▶️ Quiz : manger ailleurs

Vrai ou faux ?

Réponses en bas de la newsletter

1- En Corée du Sud,  le Sannakji  se compose de petits morceaux de pieuvre vivante, assaisonnés d'huile de sésame. Les tentacules sont souvent encore en mouvement lorsqu'ils sont servis, offrant une expérience culinaire unique.

2- Au Cambodge on savoure les tarentules grillées : cette tradition culinaire de la région de Skuon fait des araignées une source de protéines. Elles sont croustillantes à l’extérieur et moelleuses à l’intérieur, avec un goût évoquant un mélange de noix et de crabe.

3 - Dans quel pays savoure-t-on ce plat ? 

Ce plat est préparé à partir des organes d'un mouton (cœur, foie, poumons), mélangés avec des oignons, de l'avoine et des épices, le tout cuit dans l'estomac de l'animal.

A : Mongolie - B : Écosse - C : Maroc


▶️ Une vidéo à regarder

La boulangerie Louboulbil fabrique du bon pain. Mais, en plus, cette coopérative a mis en place la semaine de travail de quatre jours, un salaire mensuel de 2 à 3000 €, des bénéfices partagés, entre 7 et 13 semaines de congés payés.


▶️ Une personne à suivre

Le “chef Michel” Dumas est un français installé depuis longtemps à Montréal. Il est devenu une star chez les geeks et les développeurs après avoir travaillé comme cuisinier dans la société de jeux vidéo Ubisoft.

Avec son style inimitable, un peu rugueux, il publie sur Youtube des recettes traditionnelles de cuisine française et nord-américaine.


▶️ Agenda

Quatre webinaires avec Gilles Daveau, consultant et formateur en cuisine alternative pour réfléchir aux pratiques culinaires durables. Animation par Pascal Greboval.

Les deux derniers webinaires se tiennent les 20, et 28 novembre 2024 à 13h00 :

  • Transition alimentaire en restauration collective – Comment transformer ces espaces en moteurs de changement écologique ?

  • Fruits secs et légumineuses – Découvrez les multiples avantages de ces ingrédients dans une alimentation durable.

Le jour dit, connectez-vous pour le live sur Youtube ou sur Linkedin.


Réponses du quiz :

1 vrai - 2 vrai - 3 Écosse : le haggis est un plat traditionnel écossais . Il fut très populaire au XVIIIe siècle dans la cuisine écossaise et aujourd'hui il est aujourd'hui plutôt cuisiné dans un boyau synthétique.


C’est fini pour cette semaine. Si vous avez aimé cette édition, merci de liker et de laisser un commentaire pour nous aider à améliorer cette newsletter, la vôtre.

Et merci aussi de la faire connaître autour de vous.

Manger bon et sain

Par Xavier de Mazenod

Ancien journaliste, éditeur de la newsletter de Zevillage sur le futur du travail, Xavier édite Manger bon et sain avec Pascal Greboval, co-fondateur de Kaizen magazine.

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