Vous êtes atteint d'une néophobie qui vous empêche de goûter de nouveaux aliments? Normal si vous avez entre deux et dix ans. Si non, cela se soigne très bien. Mais surtout pas avec des injonctions !
Quand j’étais adolescent, mes cousins m’appelaient “Monsieur Pamplemouss”.
Vous savez pourquoi ?
Non, ce n’est pas parce que j’avais un visage bien rond avec des reflets roses.
J’étais mono-alimentaire : je ne mangeais que du pamplemousse… en entrée.
Pour le reste du repas, ce n’était pas aussi restreint, mais pas vraiment diversifié non plus. Bref, je souffrais de néophobie alimentaire tardive. Rassurez-vous ce n’est pas contagieux et ça se soigne. La preuve ci-après.
Pour régler le problème, je vois deux écoles.
L’une serait de questionner : “Pourquoi en suis-je arrivé à cette mono source alimentaire”. Freud sort de cette assiette !
La seconde me semble plus intéressante : “Comment en suis-je sorti ?”. #brocolibornagain
La réponse peut sembler fleur bleue, mais développons-la.
J’ai eu la chance de rencontrer une jeune femme qui cuisinait merveilleusement bien. Surtout, elle prenait du temps, du plaisir pour préparer de belles assiettes et de beaux plats.
Il m’était alors impossible de “faire le difficile” comme le disaient mes cousins qui m’asticotaient quelques années plus tôt.
En voyant les assiettes qu’elle préparait, j’avais envie de goûter, de tester.
C’est ainsi que j’ai ouvert mon champ des possibilités gustatives.
Elle faisait, sans le savoir, œuvre de médiation pour dépasser ma néophobie. Certes tardive chez moi, mais naturelle chez l’être humain.
En tant qu’omnivores, nous devons varier notre alimentation pour survivre, tout en nous protégeant des aliments potentiellement dangereux. Notre rapport à la nourriture oscille entre la crainte de l’inconnu et la recherche de la nouveauté.
Une néophobie se caractérise généralement après les deux ans de l’enfant et s’arrête vers neuf ou dix ans. En parallèle, certaines études sociologiques observent aussi que cette néophobie chez le jeune enfant lui sert à se différencier, à affirmer sa personnalité.
Goûter de nouveaux aliments est un défi pour les humains que nous sommes.
Et, scoop : l’injonction répétée à un enfant ou à un adulte, “tu dois manger des brocolis”, ne fonctionne pas.
La médiation est un levier plus puissant. L’harmonie dans la présentation et les couleurs des plats bien préparés s'avère être une meilleures pratiques que l’injonction.
Certes, c’est un peu plus long. Mais, en mangeant mieux des produits frais bien présentés, de saison, on se donne toutes les chances de ne pas perdre son temps plus tard dans une salle d'attente de médecin. C’est donc, en réalité, du temps de gagné.
Alors, sortez vos belles assiettes, vos belles serviettes et donnez envie. Faites saliver.
PS : Aujourd’hui dans un beau gratin de pâtes, j’arrive à manger du brocoli ! Ce n’était pas gagné !
Le topinambour, aussi appelé artichaut de Jérusalem ou truffe du Canada, (il a été découvert par Samuel de Champlain au Québec), ou soleil vivace, est une espèce de plante à fleurs de la famille des asters, cousin du tournesol.
Il est cultivé pour ses fleurs jaunes et, pour ce qui nous intéresse ici, pour ses tubercules. Avantage sur la pomme de terre : il résiste à des températures de -15°C.
Comme le rutabaga, le topinambour souffre d’une mauvaise image héritée de la Seconde Guerre mondiale. Il a pourtant sauvé de la famine de nombreuses personnes car il n’était pas réquisitionné par l’occupant comme la pomme de terre. Mais, aujourd’hui, il est revenu en grâce parmi les autres “légumes anciens oubliés”.
Ils contient de nombreuses vitamines, notamment A, C et B3, des sels minéraux, comme le potassium, et des glucides, essentiellement sous forme d'inuline, ce qui en fait un aliment assez pauvre en calories. L'inuline n'est pas assimilée par l'intestin grêle, mais elle constitue un prébiotique métabolisé par les bactéries du gros intestin.
Le topinambour se consomme cru, en lamelles ou rapé, avec de la vinaigrette. Il se mange aussi chaud, en purée, en légume d’accompagnement, ou encore frit en beignet.
Malgré sa rusticité, son goût est assez fin, avec des saveurs d’artichaut et de noisette.
❇️ Voir la recette du Gratin de topinambours et de pommes de terre
😱 Des particules de plastique se faufilent un peu partout dans notre corps, entre autres dans le cerveau, le sang, le lait maternel, les poumons et le placenta. Comment manger moins de plastique ?
🧀 Au secours : avec l’arrivée inédite d’emmental d’origine européenne dans les rayons français, c’est désormais un emmental sur quatre consommé en France qui est fabriqué à l’étranger. Mais pas en Suisse d’où il est originaire, comme le gruyère.
🍎 Les aliments bio sont-ils réellement meilleurs pour notre santé ? Au-delà du label “biologique”, il faut s'intéresser à la façon dont les aliments ont été cultivés.
🥶 Vos aliments sont périmés bien avant ce que vous croyez : voici leur véritable durée de conservation au frigo !
🥘 Le froid est revenu ! La tentation est forte de manger de bons plats chauds, riches et gras. Mais l’organisme a-t-il vraiment besoin de davantage de calories en hiver ?
À l’occasion de la Semaine européenne de la réduction des déchets, l’ADEME, et Too Good To Go, vous présentent le livre de Recettes et astuces anti-gaspi.
Et si on profitait de cette semaine pour apprendre à cuisiner sans rien jeter ?
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“Quoi, tu carottes en classe ?”. Une expression vintage que les collégiens de l’Est parisien pourraient bien s’approprier ! Grâce à l’association Veni Verdi, trois collèges et deux écoles des XVIIIe, XIXe et XXe arrondissements de Paris ont végétalisé leurs toits pour y installer des jardins potagers.
Les chiffres donnent une idée de l’ampleur du projet : 2 100 m² au collège Flora Tristan, 1 130 m² au collège Germaine Tillion, 640 m² au collège Edouard Pailleron, 570 m² à l’école Eva Kotchever et 300 m² à l’école Tanger B. Sur ces toits, les élèves cultivent fruits et légumes durant les récréations ou dans le cadre de clubs de jardinage.
Jardin sur le toit de l’école Eva Kotchever
Au collège Flora Tristan, les jardins sont même intégrés aux cours de français. Les élèves relient ainsi littérature et nature. Ils font la preuve que ces espaces verts peuvent enrichir l’apprentissage tout en offrant un cadre ludique et concret.
Les avantages de ces jardins vont bien au-delà de leur vocation éducative : ils favorisent la biodiversité, aident à lutter contre les îlots de chaleur, améliorent l’isolation thermique des bâtiments et créent des espaces de détente et de production alimentaire au cœur de la ville.
Au collège Pierre-Mendès France, une approche particulièrement originale a été adoptée : les heures de colle ont été remplacées par des séances de jardinage. Une méthode qui sensibilise les élèves à l’environnement tout en transformant une sanction en opportunité constructive.
En parallèle, l’association Veni Verdi a collaboré avec le bailleur social Paris Habitat pour installer des jardins sur les toits d’immeubles. La production est ensuite vendue aux habitants et commerçants locaux, bouclant ainsi un circuit économique local et durable.
Ces initiatives ne se limitent pas à la production des aliments : elles éveillent une conscience écologique, reconnectent les habitants à la nature et favorisent une alimentation plus responsable. La pratique de l’agriculture urbaine peut s’intégrer harmonieusement dans le quotidien scolaire tout en inspirant les générations futures.
❇️ Découvrez les sites de l’association Veni Verdi
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En hiver, au Japon, autour d’Osaka, on apprécie le réconfort du Hari-Hari NabéCe. Un ragoût dans lequel des morceaux de viande de baleine sont mijotés avec des légumes locaux comme du daikon (radis blanc), des champignons, et parfois des algues.
Vrai ou faux ?
Au nord de l’Amazonie, les Awa, les derniers chasseurs cueilleurs, ramassent les scarabées rhinocéros. Dans un premier temps, ils les flambent directement sur une braise. Une fois croustillantes à l’extérieur, ils sont dressés sur des feuilles de palmier.
Vrai ou faux ?
Dans quel pays savoure-t-on ce plat ?
Ragoût de vers à soie : ce plat est préparé avec des larves de vers à soie, souvent vendues dans la rue. Elles sont généralement assaisonnées et servies chaudes.
A : Corée du Sud - B : Chine - C : Afghanistan
Sans commentaire.
Cette semaine nous suivons un organisme, pas un individu. L’AFPA, centre de formation pour adultes, a lancé en 2016 un célèbre MOOC de cuisine (accessible jusqu’en 2030) : Les 101 techniques de base.
Dans cette formation en ligne, vous apprendrez à émincer vos légumes comme un chef étoilé, à fileter une sole, à réussir une réduction d’échalotes… Ça s’apprend !
Ce cours de cuisine en ligne n'est pas un énième site de recettes. Il permet d’acquérir les techniques de base de la cuisine.
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Quatre webinaires avec Gilles Daveau, consultant et formateur en cuisine alternative pour réfléchir aux pratiques culinaires durables. Animation par Pascal Greboval.
Le dernier webinaire se tient le 28 novembre 2024 à 13h00 :
Fruits secs et légumineuses – Découvrez les multiples avantages de ces produits dans une alimentation durable.
Le jour dit, connectez-vous pour le live sur Youtube ou sur Linkedin.
Réponses du quiz :
1 : vrai - 2 : faux - 3 : Corée du Sud
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