Halloween, le sucre et les enfants de la pub

Dommage que la fête d'Halloween soit devenue une occasion de vendre davantage de sucre aux enfants. Résumé de l'histoire.

Manger bon et sain
4 min ⋅ 19/01/2025

Vous connaissez ce tour de magie qui transforme le navet en bonbons en passant par la citrouille, et France Telecom ?

Et si Halloween était le résumé de notre relation à l’alimentation. Une lente descente sucrée ?

Prenez une croyance celtique et un conte irlandais, vous mélangez avec un téléphone, vous faites cuire à feu doux et à l’arrivée vous avez des stocks de bonbons pour un an et des décennies assurées pour les dentistes.

D’un côté une louche de célébration celte autour de l’ancienne fête de Samain. Elle marquait le passage de l'été à l'hiver, de la période claire à la période sombre. Pour ce jour de « nouvel an », les Celtes pensaient que le monde des morts visitait le monde des vivants. De crainte que les fantômes, remplis de mauvaises intentions, viennent les hanter, des gâteaux et des pommes étaient déposés à l'entrée des villages, dans le but d'apaiser les défunts.

De l’autre vous prenez une poignée d’un conte irlandais : Jack à la lanterne (Jack O’Lantern) Le personnage de Jack est un ivrogne paresseux qui passait son temps dans les tavernes. À sa mort, l’accès au paradis lui est refusé mais il n’est pas non plus admis en enfer. Il est condamné à errer sans fin dans l’obscurité. Il se fabrique une lanterne dans un navet évidé et y place une bougie. Depuis, Jack à la lanterne réapparaît chaque année à Halloween.

Quand les Irlandais migrent au XIXe siècle aux États-Unis, où les navets sont rares, et où, les citrouilles, abondantes, sont récoltées à l’automne.

Puis, après la Seconde Guerre mondiale les bonbons remplacent la citrouille avec l’apparition de l’expression trick-or-treat, soit littéralement « des bonbons ou un sort ». Les enfants, tels des esprits facétieux, réclament des sucreries pour épargner les foyers.

Pour continuer le tour de magie, vous prenez un outil inhabituel en cuisine : le téléphone.

Jusqu’en 1997, la France ne célèbre pas trop Halloween. C’est France Télécom (devenu Orange) qui sera l'un de ses promoteurs. Cette année là, l’opérateur a décoré les jardins du Trocadéro de 9 000 citrouilles pour la sortie d’un nouveau téléphone, Olaween. Un coup de com’ réussi !

Depuis, d’autres marques surfent sur la vague, en particulier les marques de bonbons, pour lancer leurs produits dans la période creuse précédant Noël. Ils sont les grands vainqueurs de ce tour de magie (voir le chiffre de la semaine, ci-dessous). La quinzaine d'Halloween représente environ 8 à 9 % des volumes annuels de bonbons et de sucettes vendus en supermarché.

Il faut croire que tout le monde craint de recevoir un sort : des tonnes de bonbons e les enfants son livrés au triste sort de drogués au sucre !

▶️ Le chiffre de la semaine

▶️ C’est de saison !

La citrouille

Emblème de l'automne et incontournable d'Halloween, la citrouille est autant prisée pour ses saveurs douces que pour sa polyvalence en cuisine. Ce légume peut être consommé sous toutes ses formes : rôti, en soupe, en purée, ou même dans des desserts sucrés.

Un concentré de bienfaits pour la santé

La citrouille, comme tous les fruits et légumes de couleur orange, est riche en bêta-carotène, un puissant antioxydant qui aide à renforcer la vision et à protéger la peau. Elle est également une source de vitamines A et C, essentielles pour le système immunitaire. Avec des minéraux comme le potassium et le magnésium, elle contribue aussi au bon fonctionnement des muscles et du cœur. Sa teneur en fibres facilite la digestion et offre une sensation de satiété, idéale pour équilibrer son alimentation.

❇️ Voir la recette de Velouté de citrouille et épices d'automne


▶️ En bref

🍚 Les Japonais consomment du riz trois fois par jour et restent minces. Un expatrié américain, ayant passé un an dans une ferme japonaise, partage ses observations sur les habitudes alimentaires et le mode de vie qui expliquent ce phénomène.

🍕 Comment maîtriser son budget alimentation sans pour autant diminuer la qualité du contenu de son assiette ?

🥖 Selon l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), en cas de catastrophe naturelle ou de blocus, Paris ne pourrait nourrir ses habitants que pendant cinq à sept jours.

🍰 Une faible consommation de sucres ajoutés, pendant la grossesse et au cours des deux premières années de la vie, peut réduire le risque de maladies chroniques, comme le diabète et l’hypertension, à l'âge adulte.

🥘 Chaque année, Le Grand Repas rassemble les habitants d’un même territoire autour d’un menu local, gourmand et de saison. Cet événement se déroule dans des lieux de restauration habituels, pour sensibiliser les participants à une bonne alimentation.


▶️ Anti-gaspi

🔷 Cinq recettes anti-gaspi par le chef François Wentzel

▶️ Produire sain

Contre intuitif : à l’heure de la start-up nation, les régies municipales de maraîchage sont une solution innovante pour fournir une alimentation locale et durable. De plus en plus de villes françaises font le choix de créer leur propre régie agricole pour approvisionner leurs cantines en produits frais, locaux et biologiques.

Cette démarche innovante présente de nombreux avantages pour les collectivités locales, les citoyens et l'environnement. VannesMaisons-AlfortMouans-Sartoux et Ungersheim font partie des pionniers.

L'un des principaux objectifs de ces régies est d'améliorer la qualité nutritionnelle des repas servis dans les écoles et les crèches. À Mouans-Sartoux, commune de 10 000 habitants située en Provence-Alpes-Côte d’Azur, la cantine municipale propose depuis 2012 des repas 100% bio, dont 85 % proviennent de la régie agricole communale. Elle sert, chaque jour, les 1 300 assiettes des cantines municipales (écoles, crèches).

À Vannes, en Bretagne, ce sont 4,7 tonnes de 96 variétés de légumes, fruits et aromates qui ont été récoltés en 2021 sur un terrain de 7 000 m2. Et à Ungersheim, en Alsace, une fois la cantine scolaire du village servie, le reste de la production est vendu aux habitants de la commune.

Des économies pour la collectivité

Contrairement aux idées reçues, la mise en place d'une régie agricole peut représenter des économies pour la commune. À Vannes, les économies d'achat en légumes pour les crèches sont estimées à 20 000 € par an. De plus, la maîtrise de la production permet de mieux gérer les coûts et de réduire les intermédiaires. Ce qui se traduit par une meilleure maîtrise du budget de restauration collective.

Un outil pédagogique

Les régies agricoles municipales offrent également des opportunités pédagogiques intéressantes. Les enfants peuvent visiter les exploitations, participer à des ateliers de jardinage et mieux comprendre l'origine des aliments qu'ils consomment. À Maisons-Alfort, en Île-de-France, des visites de la ferme municipale sont régulièrement organisées pour les écoles.

Photo : Régie Agricole de Mouans-SartouxPhoto : Régie Agricole de Mouans-Sartoux


▶️ Quel scandale !

🔷 Le thon c’est bon ?

Après avoir analysé 148 boîtes de thon, l’ONG Bloom révèle dans une enquête que la totalité des thons en conserve est contaminée au mercure. Un scandale sanitaire d’une ampleur inédite ? À suivre.

▶️ Une vidéo à regarder

Un mélange de résilience après une catastrophe, de pédagogie, de vivre ensemble, d'économie : les jardins communautaires de Montréal fêtent leurs 50 ans.

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Manger bon et sain

Par Xavier de Mazenod

Ancien journaliste, éditeur de la newsletter de Zevillage sur le futur du travail, Xavier édite Manger bon et sain avec Pascal Greboval, co-fondateur de Kaizen magazine.

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