La biodiversité c’est bon pour nos assiettes

Moins de variétés de fruits et de légumes dans les supermarchés, moins d’insectes, moins de baleines : la baisse de la biodiversité, une catastrophe qui touche notre alimentation.

Manger bon et sain
4 min ⋅ 18/01/2025

Quel est le point commun entre aubergines, cerises, choux, concombres, courges, fèves, fraises, framboises, groseilles, pêches, poires, pommes, et sarrasin ?

Oui, ils finissent tous dans nos assiettes. Mais encore ?

Ils partagent une autre caractéristique essentielle : ils ont tous besoin d’un pollinisateur pour produire leurs fruits. Sans les abeilles, bourdons, syrphes, halicites, sphécodes, hériades, et autres pollinisateurs, ces fruits et légumes échapperaient à vos papilles. Le rôle de ces “bestioles” dans notre alimentation est donc indispensable, et les protéger est bien plus qu'une urgence, c'est une nécessité.

La biodiversité est souvent l’oublié de l’anthropocène, l’époque de l’échelle géologique marquée par l’activité humaine. La préservation de la biodiversité est tout aussi essentielle que la lutte contre le réchauffement climatique. C’est ce que rappelle le récent rapport du WWF (World Widlife Fund) : “Au cours des cinquante dernières années (1970-2020), la taille moyenne des populations suivies d’animaux sauvages a diminué de 73 %”.

Mais on se focalise souvent sur les mammifères et autres espèces visibles. Pourtant, la disparition des pollinisateurs met directement en péril notre capacité à nous nourrir sainement. La biodiversité ne se résume pas à la sauvegarde de quelques espèces rares, elle concerne aussi la préservation des écosystèmes des champs et des jardins qui sont les terrains de notre alimentation.

Espérons que la 16e Conférence des Parties à la Convention des Nations-Unies sur la diversité biologique, qui se tient à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024, porte ses fruits !

L’objectif est clair : protéger 30 % des terres et des mers d'ici 2030. Une ambition déterminant : une biodiversité florissante, c’est bon dans notre assiette et indispensable à notre santé.

Xavier de Mazenod - Pascal Greboval

Le chiffre de la semaine

♦️ Cuisiner bio

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♦️ C’est de saison !

🔷 La châtaigne

La châtaigne, ce fruit de l'automne, se savoure aussi bien nature que grillée, aussi bien en version sucrée qu’associée à des plats salés.

Appelée souvent à tort marron, la châtaigne est comestible alors que le marron est toxique.

Bon pour la santé 

Les châtaignes sont particulièrement riches en vitamines B, notamment la vitamine B6, essentielle pour le bon fonctionnement du système nerveux et la formation des globules rouges.

Elles contiennent aussi de la vitamine C, ainsi que du magnésium, du fer, et du potassium.

Les châtaignes sont également une bonne source de fibres alimentaires, ce qui aide à améliorer la digestion et à réguler le transit intestinal. Elles peuvent également contribuer à la sensation de satiété, et donc au bon contrôle du poids.

❇️ Voir la recette de velouté de châtaignes et de champignons de Paris (ou de cèpes)

♦️ En bref

🍟 Vous en avez marre des frites molles ? Nous aussi. Une solution pour obtenir des frites croustillantes et moelleuses : la double cuisson. Ou mieux : la triple cuisson du chef britannique Heston Blumenthal.

🍟 À propos de frites, les Américains ne veulent plus de grosses frites. Une usine d’un sous-traitant de McDonalds a donc déjà fermé.

💦 L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ouf), ANSES pour les intimes, vient de publier un avis sur les carafes filtrantes et en rappelle les règles de bon usage.

🍫 Le Salon du chocolat ouvrira le 30 octobre, à Paris, pour cinq jours. L’occasion de parler de ce produit dont les Français raffolent. Il n’y a pas que les Kinder dans la vie.

♦️ Anti-gaspi

🔷 Que faire avec des restes de riz ?

♦️ Produire sain

Parfois, pour changer le monde, il faut changer de perspective. Direction le Québec, chez nos cousins canadiens, pour découvrir un exemple inspirant : la Ferme des Quatre-Temps. Serait-ce la ferme idéale ?

Cette exploitation se distingue par sa grande diversité et son approche novatrice. Sur 160 hectares, seulement 1,5 hectare est dédié au maraîchage, où l'on cultive 40 variétés de légumes biologiques, selon les principes de l’agriculture biointensive. Ce système permet de maximiser le rendement sur de petites surfaces tout en respectant les sols et la biodiversité.

Les cochons sont élevés dans des conditions qui respectent leur nature. Ces animaux intelligents et sensibles passent une grande partie de leur vie en forêt, où ils explorent et fouillent le sol pour dénicher racines et fougères, leur alimentation naturelle.

Les vaches profitent de pâturages durant l’été, où elle broutent de l'herbe fraîche, et passent l’hiver nourries de foin biologique produit directement à la ferme.

Les poules, quant à elles, sont élevées en plein air dans des poulaillers mobiles qui leur permettent de bénéficier chaque jour d’une herbe fraîche. En hiver, elles s’installent dans une serre où elles profitent de l’air frais et du soleil tout en fertilisant naturellement le sol.

Enfin, le produit de tout cela converge vers l'atelier de la ferme, où des charcuteries et des conserves artisanales sont confectionnées à partir des produits frais issus de la ferme.

♦️ Quel scandale !

🔷 Dégâts

Les pubs pour les chocolats et friandises Kinder saturent nos écrans de télévision, surtout pendant les vacances. Non contents de vendre des produits gras et sucrés pour les enfants, le groupe Ferrero, propriétaire de Kinder (et de Nutella), a des pratiques plutôt douteuses sur le plan éthique et sanitaire.

Le dernier numéro de l’émission Complément d’enquête montre comment Ferrero emploie des enfants pour récolter les noisettes en Turquie, passe outre les contrôles sanitaires qui dénoncent les risques d’empoisonnement de 450 enfants par des salmonelles; comment Ferrero tente de corrompre le Parlement européen pour imposer sa vision du Nutriscore, publie de la “fausse science” pour contredire les conclusions de l'Institut Pasteur, et fraude massivement le fisc.

♦️ Une vidéo à regarder

Si vous avez la chance de posséder un jardin, vous pouvez cultiver des légumes sains. Mais votre coin de paradis vous assurera aussi une bonne santé physique, comme le montre dans cette vidéo le médiatique médecin Jimmy Mohamed.

dr.jimmy.mohamed

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♦️ Une personne à suivre

Marie Chioca est auteure et photographe culinaire. Elle a édité une cinquantaine de livres, et publie sur ses sites web de cuisine et de jardinage. Elle gère aussi un potager qui nourrit toute sa famille, ainsi que deux cochons, des poules et des canards.

Elle milite pour le bio et pratique la permaculture sans intégrisme. Vous trouverez auprès d’elle de nombreuses idées et des conseils pratiques.

C’est fini pour cette semaine. Si vous avez aimé cette édition, merci de liker et de laisser un commentaire pour nous aider à améliorer cette newsletter, la vôtre.

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Manger bon et sain

Par Xavier de Mazenod

Ancien journaliste, éditeur de la newsletter de Zevillage sur le futur du travail, Xavier édite Manger bon et sain avec Pascal Greboval, co-fondateur de Kaizen magazine.

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